« Aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid »… Qui n’a jamais entonné les paroles de cette chanson devenue un hymne contre la pauvreté ? Écrite par Jean-Jacques Goldman et sorti en 1986, ce tube a rassemblé de nombreuses personnalités et parmi elle il y avait Coluche évidemment. Il faut dire que c’est lui qui est l’instigateur des Resto du cœur. En effet, le 26 septembre 1985, sur les ondes d’Europe 1, l’animateur et humoriste a lancé un appel, « une petite idée comme ça« . Son rêve ? Créer une cantine gratuite pour les plus démunis.
Malheureusement, le Parisien n’est plus là pour voir ce qu’est devenue sa « petite idée« . En effet, après sa mort tragique à moto sur une route des Alpes-Maritimes, les bénévoles de son association ont continué de travailler d’arrache-pied. Résultat ? Aujourd’hui, les Restos, ce sont 75 000 bénévoles mobilisés partout en France, 163 millions de repas servis en 2023-2024, 1,3 millions de personnes accueillies (Source : site des Restos du cœur) et des dizaines d’artistes mobilisés chaque année pour participer aux concerts des Enfoirés.
Pourtant, en 2023, malgré les dons et la mobilisation, l’association a lancé un appel exceptionnel aux dons sollicitant l’aide des Français et de l’État. À l’époque, pour son président Patrice Douret, il y avait urgence. Selon lui, ses centres n’étaient plus en mesure de faire face à l’afflux de personnes se présentant à eux, en raison de l’inflation. Malheureusement, deux ans plus tard, les Restos de Coluche sont pointés du doigt.
Coluche : mais quelle erreur a bien pu faire son association ?
La Cour des comptes a pour mission de contrôler les comptes publics et s’est donc penchée sur le cas des Restos du cœur. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes. La juridiction a rappelé qu’à l’époque l’association de Coluche a fait état « d’un déficit cumulé potentiel de 250 millions d’euros sur trois ans« . Du coup, « c’est sur cette base que les pouvoirs publics ont renforcé leur aide » et, grâce à la mobilisation nationale, cela « a conduit au maintien d’un niveau de réserves confortable, correspondant à six mois de fonctionnement« .